Ce jeudi, les portes de Tokyo se sont ouvertes à nous de manière exceptionnelle.

Nous avons d’abord profité de la quiétude du petit matin pour observer le nouveau stade Olympique et visiter le sanctuaire Meiji, le Meiji-jingu : ses grands toris de bois au milieu des arbres légèrement humides du parc nous ont soudainement plongés dans un monde hors du temps. Les élèves ont pu acheter des amulettes pour réussir les examens, une bonne occasion pour nos 1eres.

Nous avons ensuite été reçus dans les locaux de la chaîne de télévision publique NHK, l’équivalent de France Télévisions. Les élèves du lycée La Fontaine travaillent en effet sur le rôle nouveau des réseaux sociaux dans les médias. Des journalistes nous ont donc présenté leur nouveau dispositif de veille pour permettre à ceux qui le veulent de les solliciter via les réseaux, comme cela a été le cas il y a deux ans dans un scandale qui a éclaboussé la poste japonaise et qui a pu être mis en lumière par les spectateurs qui ont ainsi alerté la NHK. Le groupe surveille aussi les sujets qui occupent les réseaux pour suivre réellement l’air du temps. Nous avons été impressionnés par la remise en question de ces journalistes après la crise de confiance qui a suivi la catastrophe de Fukushima. Nous avons eu des échanges très fructueux sur le rôle des médias en France – qui sont eux aussi actuellement remis en question. La NHK travaille aussi en partenariat avec arte sur le programme « génération what? »qui a permis de dresser un état des lieux de la jeunesse de nombreux pays, dont la France et le Japon. Le 20 avril commencera d’ailleurs dans nos deux pays le programme « génération for change » qui va permettre aux jeunes d’exprimer leurs attentes en matière de protection de l’environnement : n’hésitez pas à y participer! Nous sommes ensuite allés sur le plateau de l’émission, face aux caméras… Une expérience excitante!

L’après-midi, nous avons visité une école primaire « eco-school », soeur jumelle de notre lycée : elle a été reconstruite en 2017 selon des normes très exigeantes en matière d’écologie. Non seulement est elle dotée de panneaux solaires mais aussi de bassins de recueils des eaux de pluie qui permettent de fournir l’eau des toilettes, d’un toit partiellement végétalisé pour éviter les déperditions d’énergie… Les problématiques énergétiques rejoignent la gestion des catastrophes naturelles : l’école est en effet aussi un point de rassemblement et de refuge en cas de séisme, et tout est organisé pour avoir des réserves d’électricité et d’eau en cas de péril. Le bois utilisé dans la construction vient exclusivement du Japon pour limiter aussi l’empreinte carbone de la construction. L’école est dotée d’une piscine découverte, utilisée seulement aux beaux jours, donc non chauffée ( il fait plus chaud qu’à Courbevoie, à Tokyo!). Hors saison, elle sert aussi au recueil des eaux de pluie. Petit détail : des bottes de paille attachées aux échelles favorisent la nidification des libellules…

Et puis nous sommes ravis de visiter une école japonaise : tout nous dépayse ! Les pantoufles que nous devons chausser à l’entrée, le labo de sciences digne d’un lycée ( les élèves ont eu une pensée pour leurs professeurs de sciences qui auraient été jaloux!), un atelier de menuiserie, une bibliothèque sans surveillance avec un espace tatami pour lire… Les enfants nous ont offerts des dessins, des petits jouets de papier fabriqués pour nous, et nous les avons remerciés en chantant les Champs-Elysées sous leurs applaudissements. Les architectes de l’école nous ont formidablement accueillis, ainsi que le directeur. Il nous a expliqué que l’école était d’autant mieux dotée que le quartier n’était pas très riche, ce qui incite la municipalité à mettre « le focus » sur ses écoles. Un bel exemple d’école publique. Il nous a aussi dit que les enfants n’avaient pas besoin de surveillance à la bibliothèque car ils ne commettaient pas de détérioration. Il faut dire qu’ils nettoient leur salle de classe dès 6 ans et viennent seuls à l’école, même en métro, dès cet âge ! Une autonomie très loin de nos pratiques.

Les élèves ont ensuite retrouvé leurs familles d’accueil pour une dernière soirée : shopping à Shibuya, virée en game center ou cérémonie du thé… ils vous racontent leur expérience bientôt !