Les 1ère latins ont assisté à une visite conférence au musée du Quai Branly sur le thème de la représentation du masculin et du féminin dans les arts non européens (oui, car nous avons appris qu’on ne disait plus « arts premiers », l’appellation étant jugée trop péjorative.) Une expérience très enrichissante pour ouvrir notre propre étude des représentations des deux genres dans l’antiquité, dont nous sommes les héritiers. Que ce soit en découvrant les rites de virilisation en Papouasie-Nouvelle-Guinée ou le choix du prénom des bébés chez les Inuits, nous avons tous été invités à reprendre de la distance par rapport à des catégories qui sont décidément des constructions culturelles. Lisez les articles des élèves pour en savoir plus![gview file= »https://lyc-aubrac-courbevoie.ac-versailles.fr/wp-content/uploads/sites/254/2020/01/Article-musée-du-quai-Branly1.pdf »]
La tradition des Inuits sur le rituel du prénom
Chez les inuits dans le Nord de l’Amérique, le genre d’un enfant n’est pas déterminé par son sexe mais bien par son prénom. En effet, les futures mères font lors de leur grossesse un rêve prémonitoire, qui leur indique le prénom que devra porter le futur enfant. Lors de la naissance, la mère découvre le sexe de son enfant et lui attribue le prénom donné dans le rêve et ce qu’il corresponde au sexe de l’enfant ou non. Cependant si la mère refuse d’attribuer le prénom donné dans le rêve les conséquences pour la survie de l’enfant peuvent être dramatiques. Donc, si l’enfant est de sexe féminin mais porte un prénom masculin, celui-ci sera élevé comme un homme en apprenant la chasse et toutes les activités attribuées aux hommes et ce jusqu’à la puberté ou il reprendra son genre biologique. Les inuits ayant connu ce changement sont considérés comme appartenant au « troisième sexe ». Plus tard, un chaman sera élu parmi la communauté, il peut être considéré comme un intermédiaire entre les esprits et les hommes ce qui leur donne une importance particulière au sein de la communauté. Il est élu parmi les inuits appartenant au « troisième sexe » car ils sont considérés plus apte à jouer le rôle d’intermédiaire entre hommes et esprits étant donné qu’ils ont déjà ce rôle d’intermédiaire entre hommes et femmes.
La civilisation des Touaregs
Afin de comprendre les touaregs, il convient dans un premier temps de rappeler qui ils sont. Les touaregs sont donc un peuple berbère de semi-nomades vivants à la frontière entre Maghreb et Sahel, et ayant eu tout au long de l’histoire un mode de vie basé sur le commerce, l’élevage et l’artisanat. Selon leurs mythe des origines, le monde aurait été créé par le frottement entre une énorme boule et la Terre. Selon ce mythe, les femmes seraient apparues en étant éjectées en premier de la boule, et les hommes seraient apparus plus tard, eux aussi éjectés de la même boule. Les touaregs expliquent cet ordre d’apparition par le fait que les femmes sont plus lourdes car facteurs de stabilité, et par le fait que les hommes sont plus légers car facteur d’instabilité. Cette histoire d’instabilité est inspirée par le rôle que les hommes et les femmes occupent dans la société touareg, en effet, les hommes sont considérés comme des facteurs d’instabilité de par le fait qu’ils voyagent beaucoup et se déplacent sans cesse, marchand et nomade oblige. De leur coté, les femmes sont considérées comme facteur de stabilité car elles voyagent moins que leurs hommes et ont pour rôle de s’occuper de la tente, du domicile. La société touareg est donc marquée par de nombreux rites et usages résultant de ce mythe ainsi que de leur vision des rôles de l’homme et de la femme. Par exemple, les femmes, ont, fait rare, la propriété de la tente familiale, qu’elles ont comme devoirs d’entretenir et de gérer. Autre fait intéressant, les femmes ont dans la société touareg le monopole de la fabrication de selles de dromadaire, monture du nomade. Les touaregs ont aussi tout un système rituel concernant le symbolisme du mariage, ainsi, ils ont pour use d’accrocher des sacoches à la tente marital, qui sont décrochées en cas de divorce. Le fait que dans les sociétés touaregs les femmes puissent demander et obtenir le divorce sans trop de complications est important à mentionner. Nous pouvons donc conclure cet article en soulignant le fait que les touaregs ont interprété leur mythe originel à l’extrême, ils sont en effet un des rares peuples ayant adopté un système matrilinéaire, c’est-à-dire un système où l’individu relève du lignage de sa mère, et où lors de l’héritage, les noms, la propriété et les titres passent par le lignage féminin.
L’Afrique saharienne
La partie africaine de ce musée comportait une connaissance de civilisation principalement centrée au Sahara. Les masques sont les symboles d’une supériorité masculine. Ce sont des objets considérés comme magique qui permettent la communication avec les esprits invisibles. En effet, les femmes sont exclues de cet univers : elles ne peuvent ni les toucher, ni les porter et ne peuvent exercer que certaines danses. Cependant,une seule femme a le droit de s’occuper des danseurs, de danser et de porter un masque. C’est un statut honorifique qui lui est donné. Son rôle a une certaine importance car il retrace le mythe de la découverte de ces derniers. Les hommes doivent être musclés en raison du fait que les masques ont une certaine masse.
Un peuple d’Océanie : les Iatmul
Les Iatmul, ce peuple de Papouasie-Nouvelle-Guinée, a pour origine de sa cosmogonie (mythe de la création de l’univers ) un crocodile. En effet selon eux, un crocodile nage dans le vide et s’endort avant de bailler. Alors de sa mâchoire inférieure serait sorti la Terre, de sa mâchoire inférieure serait née le Ciel et de sa langue se serait élevé le Soleil. Alors pensant que tous les homme naissent du crocodile mais ne sont pas complets et afin de devenir adulte, ils passent un rituel d’initiation. Lors du rite, on allonge le jeune homme qui le passe dans une pirogue et chaque jour pendant plusieurs semaines, les anciens du village viennent le taillader à l’aide d’écailles de crocodiles. Les incisions ainsi pratiquées ont pour but de donner à la peau une apparence écailleuses. Selon les clan les incisions ont des motifs différents. Les femmes, elles, sont vues comme incomplètes et versatiles, notamment à cause des changements de leur corps et du sang menstruel, considéré comme dangereux. Elle ne peuvent donc pas passer le rituel de passage à l’âge adulte des hommes.