Le lycée Gyosei nous en avions beaucoup entendu parler. Parce que c’est celui de m. Tachibanaki, ancien professeur japonais de français qui a beaucoup œuvré pour notre venue, mais aussi un lycée très réputé pour l’apprentissage du français à Tokyo. Son nom signifie « étoile du matin », il a été fondé par des missionnaires français et il s’agit donc d’un lycée privé…non mixte, uniquement pour garçons. Autant vous dire que la venue de notre groupe de français.es a fait sensation.
Nous avons d’abord participé à un cours de judo au dojo: chaque classe suit une heure de judo obligatoire par semaine. Force est de constater que nous n’avons guère brillé en cette circonstance : nous avons dû nous faire aider à plusieurs reprises pour bien croiser notre veste, nouer notre ceinture. Le professeur a commencé par évoquer la récente première défaite du judoka français Teddy Riner face à un judoka japonais et nous n’avions pas tort de prophétiser que nous subirions le même sort ( Watashi wa mo desu). Après un échauffement vigoureux qui consiste à imiter le déplacement de plusieurs animaux allant de la crevette au singe en passant par le kangourou, nous avons donc affronté des ceintures noires – assez maîtres de leur art pour nous guider en douceur. Nos élèves ont donc brillamment réussi à mettre à terre leurs adversaires sous les applaudissements du public! Ce n’a malheureusement pas été le cas de leur professeur qui est tombée avec le sien malgré toute sa complaisance ( pour les détails cocasses, nous vous raconterons de vive voix, mais il y avait beaucoup de circonstances atténuantes.) Cela n’a pas empêché le professeur de judo de nous offrir de magnifiques calligraphies d’une citation célèbre du fondateur du judo, incitant à l’effort individuel et collectif : un beau message pour nous tous.
Nous avons justement ensuite assisté à un cours de calligraphie : chaque xélève arrive avec une petite mallette contenant de l’encre, des pinceaux, un tapis… Et s’applique! A suivi un cours de français où nous avons un peu échangé avec les élèves qui trouvent le français plus dur à parler qu’à écrire. Nous nous sommes présentés, en français mais aussi dans les autres langues que nous étudions : Sara a fait grande sensation en parlant arabe, une langue que peu de japonais ont l’habitude d’entendre.
Avant d’aller déjeuner à la cantine, petit tour… à la boutique du lycée ! Eh oui, quand on n’a pas de crayon de papier (enpitsu), de colle ou de feutres, on peut aller en acheter sur place! Un détail qui a presque autant fait rêver Mme Benoit ( envoyer à la boutique l’élève qui n’a pas son matériel ) que les casiers de l’entrée destinés aux téléphones portables, interdits dans tout le lycée. Sara s’y est même procurée une belle veste d’uniforme et a reçu l’autorisation officielle de le porter, avec l’insigne de Gyosei.
Le temps du repas a été l’occasion d’échanges plus personnels avec des élèves bien avancés dans l’étude du français, avant nos exposés de l’après-midi : avec nos amis des lycées Bartholdi, La Fontaine, de St Germain en Laye, et de Gyosei, chaque groupe d’élèves et chaque professeur proposait une courte présentation de son lycée et de son projet d’étude pour le voyage. Ce fut un moment particulièrement fort, car nos propos de rejoignaient, se répondaient pour dire l’amitié franco-japonaise tout en l’éclairant à chaque fois sous un angle nouveau, drôle ou touchant, allant de l’action de Malraux à l’impact des mangas et animés sur la culture française. Les élèves de Lucie Aubrac ont fourni une très belle prestation, riche, claire et plaisante qui a été très appréciée. Et leur sensei a eu la fierté de réussir à faire la quasi-totalité de son exposé en japonais! Nous avons offert un livre d’art sur Versailles à la bibliothèque du lycée au nom de Lucie Aubrac puis nous avons organisé un goûter géant dans l’amphithéâtre avec toutes les sucreries que nous avions ramenées de France. L’occasion pour les élèves de découvrir leurs correspondants.
Après une journée si intense, chaque élève est parti dans sa famille d’accueil pour une découverte unique du Japon » de l’intérieur » : une prochaine expérience à vous raconter…